À l’issue de cette saison, après de nombreuses contre-performances en open, j’ai pu sauver les meubles avec les rondes d’interclubs. En effet, j’ai pu réaliser mon plus grand exploit à ce jour : L’obtention de ma première norme de maître international.
Cette performance a été réalisée au cours d’une saison de Nationale 1 au premier et deuxième échiquier, ce qui ma permis de rencontrer suffisamment de joueurs titrés. J’ai donc marqué 6,5 points avec seulement une défaite sur un total de 9 parties et une performance proche de 2480 élo. Voici un petit résumé de mon parcours en N1.
La première ronde ne faisait pressentir rien de bon pour l’entame de saison avec un match nul difficile obtenu avec les blancs contre un joueur indien classé 2120.
Lors de la deuxième ronde, toujours avec les blancs, j’ai bénéficié d’une situation favorable face au GM Todor Todorov. Après avoir obtenu un léger avantage dans l’ouverture, mon adversaire a vite proposé nul au vu de la situation du match.
C’est à l’issue du second week-end d’interclubs que mes résultats ont été les meilleurs, avec deux performances !
La première, contre le maître fide Guillaume Perrin avec les noirs, durant laquelle j’ai pris l’avantage suite à un sacrifice trop ambitieux de mon adversaire, j’ai ensuite trouvé les bons coups de défense.
La seconde victoire est survenue de manière très inattendue dans un zeitnot, après une phase très complexe où je commençais à perdre le contrôle. En cherchant un contre-jeu incertain, je me suis retrouvé à faire mat au milieu de l’échiquier.
Trait aux blancs : Après Tx(fou)e2, les blancs matent en 3 coups !!
Il fallait jouer Cxd1 avec une position pas claire du tout.
La partie se poursuivi par 1.Cf5! Rf6 2.Fe7+ (et non 2.Td6 Rg5 3.f4 Rh5 4.g4 Cxg4 et la position n’est pas claire) 2…Re6 3.Td6#
Le week-end suivant s’est également joué à domicile. Au vu des bonnes performances des premières rondes, mon capitaine décide de me donner une nouvelle fois ma chance avec les pièces blanches.
Lors de la ronde 5, je joue contre le maître polonais, Piotr Goluch. Après une longue période de souffrances, avec très souvent un seul bon coup de défense, mon adversaire fini par craquer et me donner un pion, et quelques coups plus tard, je craque à nouveau et me retrouve une nouvelle fois très proche de la défaite. Avec une défense très solide, j’ai finalement pu sauver le demi point.
Le lendemain, je joue face au grand maître Slim Belkhodja. L’ouverture commence mal, je ne parviens pas à prendre l’avantage contre un gambit de Budapest avec les blancs. Mais après l’égalisation, je parviens à manœuvrer mes pièces et obtenir une position de plus en plus prometteuse, que je finis par convertir.
Trait aux blancs : dans cette position, je dois trouver une idée stratégique sous peine d’une égalisation totale voir d’une position inférieure :
Dans cette position, je joue 1.Cd2 dans le but de manœuvrer par Cb1-c3-d5 et profiter de la case d’avant-poste. Cxe5 aurait été une erreur stratégique, le cavalier c5 étant meilleur que le fou e2.
La position est légèrement meilleure pour les blancs.
Le week-end suivant, nous sommes partis à Bordeaux pour affronter l’AGJA, équipe contre laquelle nous avons toujours souffert. J’affronte le maitre fide David Lemeaux, et j’obtiens un milieu jeu très prometteur, suite à une erreur de calcul qui m’a étonnamment été très favorable. J’ai finalement pris les mauvaises décisions et je perds la partie.
La ronde suivante sera décisive pour les chances de normes, mais j’aborde la partie sans trop d’espoir, car j’affronte le plus fort joueur de la compétition : le grand maître Jianu Vlad Chritian. Je sais que mes soucis de santés ne me permettent pas de jouer à mon meilleur niveau. Je commence la partie sans trop de pression, mais dans l’optique que seule une victoire me permet de jouer la norme. Après une égalisation rapide et un milieu de jeu déséquilibré, je me retrouve avec une position gagnante. Mon adversaire me propose un match nul que je suis obligé de refuser alors que je ne voie pas le gain rapide et opte pour une position de fou de couleurs opposées avec un léger avantage. Nous sommes tous les deux en crise de temps et le roi faible de mon adversaire fini par se faire réseauter.
Dans cette position, les blancs ont une forte initiative dû aux fous de couleurs opposées et au roi noir qui est légèrement affaibli contrairement au roi blanc qui n’a pas de soucis à se faire. Sur 1.Dd1 mon adversaire aurait probablement joué Fd3 avec une proposition de nulle, mais 1.Df3! permet de garder l’attaque avec l’idée de rentrer en b7 ou de jouer h5-g4-Fe5.
Quelque coups plus tard, on se retrouve dans cette position, les blancs ont une variante forcée qui gagne la dame :
1.Df8 Re6 2.De7 Rf5 3.Dd7 Rg6 (3…Re4 perd sur 4.f3) 4.De8 gagne la dame et sur 4...Rh6 Ff8 mat !!
Je suis donc proche de l’exploit, il me reste une ronde à jouer, et donc une victoire à remporter face l’équipe de Tresses contre Damien Laporte, classé 2135. C’est le match piège, de plus, nous devons partir très tôt de Limoges.
Je suis stressé, contrairement à la partie précédente, car mes espoirs de norme sont importants et j’ai beaucoup à perdre. Le début se passe bien avec une position type est-indienne qui m’est très coutumière. Après avoir obtenu un avantage dans le milieu de jeu. J’obtiens une attaque de mat qui mettra vite fin à la partie. C’est fait !!!! J’obtiens ce qui me paraissait inaccessible pour le moment. Ma première norme de maître !!
Cette norme me redonne de l’espoir pour un objectif que je ne pensais plus atteindre. Mais le plus difficile pour moi, sera d’obtenir les 2400 élos.
Merci à mon capitaine de N1 Rewi Budak qui s’est occupé de l’équipe et qui m’a donné cette possibilité en me donnant les blancs m’offrant ainsi plus de chance de parvenir à ma performance.
Entraîneur d'échecs 